En bref

Qu’est-ce que l’autisme, appelé le Trouble du Spectre de l’Autisme[1] (TSA)

Ceci est une définition libre

L’autisme est un trouble neurodéveloppemental qui induit un mode de fonctionnement particulier, caractérisé par un mode d’interaction différent avec l’environnement social et physique. Ce mode de fonctionnement particulier provient d’une construction cognitive spécifique, autrement dit, un cerveau qui s’est développé différemment de la majorité de la population.

Si le cerveau est différent, c’est depuis la naissance ? Oui, on naît autiste et on le reste jusqu’à sa mort. On ne devient pas autiste. L’autisme n’est donc pas une maladie [2]L’autisme ne se soigne pas !

Par contre, les ressentis et les comportements induits par l’autisme peuvent évoluer avec le temps, pouvant se manifester plus ou moins fortement. Ils peuvent être accompagnés par des suivis psychologiques et, dans certains cas, par des traitements médicamenteux, qui seront une aide pour en amoindrir les effets négatifs dans la vie de tous les jours. Quand ces effets sont importants et touchent à l’autonomie de la personne autiste, on parle alors d’autisme sévère et de handicap. Tout comme pour une personne présentant un handicap de naissance, quel que soit l’accompagnement médical, il ne permet que d’essayer de mieux vivre avec son handicap, mais ne pourra jamais le « guérir ». 

Des comportements et ressentis souvent associés au syndrome du spectre autistique et qui induisent des interactions sociales plus compliquées, peuvent être par exemple : 

  • Hypersensibilité émotionnelle
  • Hypersensibilité sensorielle (hypersensorialité), au bruit, à la lumière ou le toucher par exemple
  • Anxiété
  • Etats dépressifs et fatigue
  • Difficulté à comprendre le second degré, les non-dits
  • Difficulté à mentir et de percevoir le mensonge
  • Stéréotypie et mouvements répétitifs
  • Intérêts restreints

Le Trouble du Spectre de l’Autisme est souvent associé à un déficit intellectuel et à des troubles structurels du langage, ce qui explique pourquoi le terme autiste fait souvent référence dans la doctrine publique à une personne ayant un retard mental, à un attardé. Mais certains autistes ne présentent pas de déficit intellectuel et arrivent à s’adapter aux normes sociétales, ne permettant pas de les distinguer du reste de la population. On parle alors des invisibles ou de handicap invisible.

De par cette construction cognitive différente du cerveau, on parle souvent de personnes atypiques, par opposition aux personnes neurotypiques, la majorité de la population. Mais quelle est la représentation des personnes autistes dans la population ? Aujourd’hui, on parle d’environ 1% de la population qui présenterait un Trouble du Spectre Autistique. Vu les évolutions récentes et les zones encore inconnues, il n’existe à ce jour pas de consensus quant aux statistiques. La seule chose semblant acquise, c’est que l’autisme serait sous-diagnostiqué et donc sous-estimé

Le diagnostic ne pouvant pas être basé sur des critères physiques ou physiologiques avérés, il repose avant tout sur l’évaluation clinique de différents critères de diagnostic comportementaux complétés par des tests psychométriques, devant être évalués par des professionnels de la santé mentale. Ce protocole de diagnostic est en constante évolution, tout comme les critères de définition du Trouble du Spectre de l’Autisme. La connaissance scientifique limitée de la particularité de l’autisme induit en partie le sous-diagnostic et fait qu’aujourd’hui des adultes sont encore diagnostiqués à l’âge de 40 ans, 50 ans, voire plus tard !

En partie… car l’autisme est le parent pauvre de la psychologie et de la psychiatrie : trop peu de professionnels de la santé sont sensibilisés et formés aux spécificités du Trouble du Spectre de l’Autisme en Belgique. Aujourd’hui, la priorité est donnée aux enfants, autistes sévères et autistes en situation de handicap, ce qui explique pourquoi certains centres de diagnostic ne sont pas en capacité de diagnostiquer les adultes ou ont des listes d’attente de plusieurs années pour le faire.

 

 

[1] Manuel Diagnostic et Statistique des Troubles Mentaux – DSM-5 299.00 (F84.0)

[2] Altération de la santé, des fonctions des êtres vivants (animaux et végétaux), en particulier quand la cause est connue (par opposition à syndrome) (source Larousse) .